Alors voila une petite introduction. Hum, hum :
Oye ! Oye ! Braves Lecteurs !
Vous êtes sur mon blog : Mon bazar d'histoires !
Ici, je publierai des nouvelles et des 'romans' plus ou moins avancés ! J'espère que mes histoires vous plairons ! N'hésitez pas à me contacter pour me poser des questions ! "Bonne lecture ! "

21 févr. 2012

Suite de la pièce !


Scène 4 : Les mêmes, les 14 enfants de Niobé, Cassandre

Niobé : Les voilà !

Quatorze enfants, sept filles et sept garçons entrent dans la salle d'audience.

Niobé : La beauté !

Une fille se pavane devant l’assemblée, visiblement non conquise.

Niobé : La grâce !

Un jeune homme se dandine devant l’assemblée, qui semble indifférente.

Amphion : Tu vois bien qu’ils ne sont pas de ton avis !

Niobé : Ils ne peuvent qu’approuver, n’est-ce pas ?

La cour : Oui Niobé !

Niobé : Vois-tu ? Ils acquiescent. Ils sont dans l’obligation d’acquiescer devant ma magnificence.

Némésis : Orgueil.

Niobé : Plaît-il Némésis ?

Amphion : Laisse cette demoiselle en dehors de ça, Niobé !


Némésis : Demoiselle ?! Je suis une déesse !

Amphion : Je me moque de votre statut Némé machin chose ! Tu viendras dans mon cabinet après cette audience improbable, Niobé !

Némésis : Irrespect.

Niobé, ignore Némésis : Très bien, je ne suis qu’une reine après tout, c’est cela ?

Amphion : Je ne t’ai jamais abaissé devant moi Niobé. Si tu le veux, cela est chose faite : je suis le maître de Thèbes, Niobé, tu n’es que ma femme !

Niobé : Ta femme qui t’a donné quatorze merveilleux enfants !

Amphion : Insolente !

Niobé : Scélérat !

Amphion : Ingrate !

Niobé : Monstre !

Amphion : Je me retire.

Niobé : Soit, je reste ici.

Amphion et Nosios se retirent.

Cassandre : Que se passe-t-il ?

Niobé : Amphion est infect. Il est le maître de Thèbes mais moi, je suis la reine aimée des Thébains.

La cour se retient de pouffer.

Cassandre : Niobé. Je vous annonce officiellement qu’une tragédie va survenir !

La cour rit à gorge déployée et sort progressivement de la salle d’audience.

Niobé : Tais-toi Cassandre, tu n'es qu'un insecte devant ma magnificence.

Cassandre : Attendez ! A votre avis, pourquoi Melpomène est venue ? Qu'a dit Némésis, cette déesse qui ne dit que la vérité et qui punit les pêchés, qu'a-t-elle dit ?

La cour a totalement disparue.

Cassandre : A Melpomène et Némésis. Venez avec moi Mesdames. A Niobé. Ma reine, je vous prierai de nous accompagner.

Niobé : Très bien, je n'ai rien à faire, je veux bien entendre vos babillages.

Elles sortent par la porte du cabinet de Niobé.


Scène 5 : Niobé, Antiana, Némésis, Melpomène, Cassandre

Cabinet de Niobé.

Niobé : Comment ose-t-il ? Il n’est pas le maître absolu. Sans moi, tous ses beaux enfants n'existeraient pas. Notre descendance est assurée, grâce à moi !

Antiana : Madame, je vous en prie. Allez-vous excuser. Thèbes ne survivra pas longtemps à vos disputes répétés. La famille royale ne doit pas être anéantie.

Niobé : Anéantie ! Mais nous avons sept héritiers ma chère ! Après tout, tu n’as aucun ordre à me donner Antiana et tes conseils sont inutiles… Mais que faites-vous ici, au fait, envoyées des Dieux ?

Némésis : Stupidité.

Niobé : Mais que dis-tu enfin !? Je peux te faire exécuter sur le champ si je le veux !

Némésis : Aveuglement.

Melpomène : Nous sommes ici pour être avec vous. Toujours avec vous.

Niobé : Pourquoi cela je vous prie ?

Cassandre : Car elles sont ici pour vous surveiller Niobé.
Niobé : Tais-toi !
Cassandre : Votre conduite honteuse a conduit les Dieux à vous surveiller, Niobé.

Niobé : Je ne suis plus une enfant ! Personne n’a le droit de me surveiller !


Antiana : Madame, calmez-vous, votre colère détruira Thèbes.

Niobé : Je peux hurler si je le veux, tuer si je le veux, dire que mes enfants sont les plus beaux, si je le veux ! Que Thèbes soit détruite alors si je ne peux assouvir mes désirs !
Cassandre : Ces paroles ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds ma Reine.

Niobé : Comment ça ?

Melpomène : Nos maîtres vous surveillent.
Niobé : Qui sont vos maîtres ?

Melpomène : Apollon.

Niobé : Très bien. Très bien. Je les défie ! Qu’ils viennent détruire Thèbes ! Qu’ils viennent tout détruire ! Je suis belle, intelligente, mes enfants sont merveilleux, mon mari est le fils du tout puissant Zeus !

Antiana : Je vous en supplie, Madame, arrêtez vos blasphèmes !

Niobé : Qui est la mère de cet Apollon ?

Melpomène : Vous ne savez pas ça ? Ne connaissez-vous pas les Dieux, alors que vous êtes reine ?

Niobé : Répondez.

Melpomène : Léto, son nom est Léto.

Niobé : Combien a-t-elle eu d’enfants ?

Cassandre : D’où sortez-vous Niobé ? Vous ne connaissez donc pas nos Dieux tout puissants ? Les thébains savent tous que Léto a engendré Apollon et Artémis.

Niobé : Pour qui vous prenez-vous Cassandre ?! Je suis votre Reine toute puissante ! Plus puissante que vos dieux de PACOTILLE ! Léto n'a eu que deux enfants ? J'en ai eu 14 ! Léto n'était qu'une vagabonde ? Je suis une reine ! Léto était pauvre ? Je suis riche et puissante !

Antiana : Madame, je vous en prie, c’est trop…


Némésis, entre en transe et tend les mains vers le plafond : Blasphème, provocation, blasphème, provocation, blasphème, provocation, blasphème, provocation. Convocation. Iris !



Scène 6 : Les mêmes, Iris, les gardes

Iris entre en scène, drapé d’arc-en-ciel.

Niobé : Qui est cette sotte ?

Iris : Je suis la messagère des Dieux, Iris.

Niobé : Fichtre ! Qu’en ai-je à faire ?! Ne puis-je donc pas rester tranquille dans MON palais ?! Il faut absolument que les Dieux mettent leur nez partout ! M’entendez-vous, impolis ! Ingrats !

Iris : Les Dieux vous ont entendus, Madame. Ce soir, vos enfants disparaîtront, à jamais.

Niobé : Comment osez-vous prononcer de pareilles calomnies ?! PARJURE ! Messagère des Dieux ? Menteuse !

Iris : Ce sont les Dieux qui ont prononcés ces calomnies. L’état de votre progéniture n’est plus entre vos mains, Niobé. Quelle que soit la fortune d’aujourd’hui, vos enfants périront ce soir.

Cassandre : Telle est la volonté des Dieux, ma reine.

Niobé : L’armée de Thèbes protégera mes enfants !

Iris : Les Dieux sont plus puissants que tout. Les hommes ne sont rien face à eux.
Cassandre : Je l’avais prédit mais Amphion n’a rien voulu entendre.
Niobé : Taisez-vous, Pythie maudite !

Némésis : Aveuglement.

Niobé, désignant Némésis : Qu’on arrête cette sotte !



Les gardes accourent. Subjugués par la beauté d’Iris et par son écharpe d’arc-en-ciel, ils s’agenouillent devant elle et implorent son pardon.

Niobé : Arrêtez- les ! C’est un ordre de votre Reine ! De votre Reine bien-aimée !

Iris : Les humains ne peuvent rien contre les Dieux, Niobé. Vos enfants sont perdus. C’est la fin de votre dynastie.

Niobé : Vous ne pouvez pas ! Vous… C’est impossible ! Amphion est le fils de Zeus ! Zeus ! Protégez vos petits-enfants ! Il ne laissera pas faire une telle hécatombe !

Iris : Votre mari a vu le jour sous le soleil de l’infidélité Madame. Héra se vengerai contre Zeus si elle l’apprenait. Le Maître des Dieux assistera au massacre.

Niobé : Je les protégerai au péril de ma vie !

Némésis : Entêtement.

Antiana : Venez Madame, il faut vous reposer.

Iris : Je pars. Les Dieux sont implacables Niobé. Votre sort est inéluctable.
Iris repart comme elle est venue. Niobé s’effondre dans les bras d’Antiana.

Niobé : Mes amours. Mes enfants… Zeus je vous en prie ! Zeus ! Sauvez-les ! Pitié ! Pitié ! Ayez pitié d’une pauvre femme ivre de colère !

Antiana : Ce n’est pas digne d’une Reine Madame, relevez-vous.

Niobé, se relève fièrement : Vous avez raison Antiana. Je leur montrerai que les humains savent combattre les Dieux !

Cassandre : Peine perdue ma Reine.

Niobé : Je ne vous ai posé aucune question, Pythie.

Cassandre : Vos enfants mourront, tous.
Niobé : Je ne vous crois pas.

Cassandre : Je suis habituée. Mais je le répète, vos enfants mourront.


Niobé : Taisez-vous.

Cassandre : A cela aussi, j’y suis habituée.

Niobé : Cassandre, quel sera le châtiment de mes enfants, si je n’arrive pas à les protéger ?

Cassandre : Vous ne me croiriez pas.

Niobé : Parle !

Cassandre : Ils seront tués par les enfants de Léto. Tous périront.

Niobé : En effet, je ne vous crois toujours pas. Melpomène ?

Melpomène : Ils périront tous dans les flammes du Tartare,
Quels que soit vos gestes, il est déjà trop tard.
Flèches fuseront de tous côtés,
Vos chers enfants seront décimés.

Niobé : Taisez-vous, Monstre ! Vous êtes la Muse de la Tragédie après tout ! Vous êtes ici pour nous conter des malheurs !
Antiana : Venez Madame, nous devons en faire l’annonce à Amphion.

Niobé : Tu as raison Antiana, allons annoncer que nous protégeront nos enfants au prix de notre vie, même si ce ne sont que des balivernes !

5 févr. 2012

Le début d'une pièce de théâtre mythologique !

Voilà ! Je ne suis en vie ! Voici une pièce de théâtre mythologique sur la légende de Niobé (tapez Niobé sur wikipédia, c'est très simple ! ^^) Elle est terminée mais à améliorer ! Bonne lecture !


Niobé, l’orgueilleuse reine de pierre.


Liste des personnages :

Niobé, reine de Thèbes
Amphion, roi de Thèbes
Cassandre, oracle maudite, elle ne peut être crûe
Némésis, déesse de la mesure et de la vengeance, elle combat l'excès (l’hubris), venge l'orgueil et punit la démesure
Melpomène, muse de la tragédie
Antiana, confidente de Niobé
Nosios, confident d’Amphion
Iris, Messagère des Dieux
Les mères de famille
La cour

La scène se passe à Thèbes.















ACTE 1 :
Scène 1 : Amphion, Cassandre, Nosios.

Cabinet de Cassandre.

Amphion : Cassandre, je viens vous consulter…

Cassandre : A propos de Niobé, je le sais.

Amphion : Ne me coupez pas la parole et arrêtez de m’étaler votre connaissance, je vous prie. Répondez seulement à cette question : Niobé va-t-elle mourir ?

Cassandre : Pourquoi cette question, Majesté ?

Amphion : Répondez, je veux juste la réponse. C’est moi qui pose les questions ici, Cassandre !

Cassandre : La réponse négative vous conviendrait, n’est-ce pas ? Mais répondre par la positive serait tellement plus tragique…

Amphion : Parle, maudit oracle !

Cassandre : Pythie, je vous prie, appelez-moi Pythie. Je suis une Pythie maudite si vous voulez user d'une périphrase.

Amphion : Je me demande d’ailleurs pourquoi nous vous avons recueillie chez nous.

Cassandre : Je ne saurai répondre à cette question. La bêtise des humains est un sujet tabou chez les Dieux.

Amphion : Ce n’était pas une question que je vous posai, mais une question que je me posais !

Cassandre : Si je dois maintenant distinguer deux types de questions, mon travail n’en deviendra que plus dur.

Amphion : Répondez alors, répondez à ma première question !

Cassandre : Merveilleux Amphion, père de quatorze sublimes enfants, elle va très bien et mourra un jour, comme tout le monde, mais dans l’immédiat, elle sera sauve.

Amphion : En êtes-vous sûre, Pythie ?

Cassandre : Je vous dis qu’elle est sauve… Néanmoins…

Amphion : Je dois rester avec elle, pour la protéger, même si je sais qu'elle vivra éternellement car nos enfants perpétueront notre lignée.
Cassandre : Pourquoi êtes-vous si sûr de vous, Amphion ?

Amphion : Vous devriez connaître la réponse, vous qui savez tout sur tout !

Amphion et Nosios se retirent.

Cassandre : Tu devrais m’écouter Amphion, et prêter plus d’attention à tes enfants… Tes pierres sont éternelles, ta progéniture n’est pas immortelle !


Scène 2 : Niobé, Amphion, Antiana, Nosios, deux mères de famille, la cour.

Dans la salle d’audience royale. Amphion fait une entrée magistrale.

Niobé : Te voilà enfin, moi-même et la cour t’attendions.

Amphion : Je venais m’informer de ton état, j'ai parlé avec Cas...

Niobé : De quel état ? Ai-je l’air d’aller mal ?

Amphion : Non, bien sûr que non. J'ai juste fait un mauvais rêve, que dis-je ? Un horrible cauchemar !

Niobé : Je me porte très bien. Toute la cour m’aime, n’est-ce pas ?

La cour : Oui, Niobé !

Niobé : Tout est en ordre. Vous, mesdames, au premier rang, venez vers votre Reine adorée.

Première mère de famille : Bonjour votre Majesté.

Deuxième mère de famille : Bonjour votre Majesté.

Niobé : Oui, oui, bonjour. Combien avez-vous d’enfants Mesdames ?

Première mère de famille : Cinq votre Majesté.


Niobé s’esclaffe.

Deuxième mère de famille, fière : Sept votre Majesté.

Niobé lève les yeux au ciel.

Niobé : Retournez-vous asseoir, c’est un ordre.

Amphion : Et bien ma chère, à quoi rimait cette…


Scène 3 : Niobé, Amphion, Némésis, Melpomène, Antiana, Nosios, les deux mères de famille, la cour.

Entrée lumineuse de Melpomène et Némésis, sous les yeux ébahis de la cour, d’Amphion, des mères de famille, des confidents. Niobé observe cette arrivée dédaigneusement.

Amphion : Cela devient une habitude de me couper la parole aujourd'hui, je…

Melpomène : Je suis Melpomène, muse de la tragédie, envoyée par Apollon, pauvre reine Niobé.

Némésis : Je suis Némésis, déesse de la mesure, combattant les excès. Je suis envoyée par mes frères et sœurs les dieux de l'Olympe pour observer votre comportement, démesurée Niobé.

Niobé : Vos périphrases m'insupporte. Je ne suis ni pauvre, ni démesurée. Je comprends votre excès de zèle et cette entrée sublime quoique... Jamais aussi remarquable que mes entrées. Vous usez de vos artifices pour m’impressionner ! Pour vous récompenser, comme les descendants et les cousins des Dieux sont accueillis généreusement ici, à Thèbes, asseyez-vous près de moi. Nous ne sommes jamais de trop pour m’entendre parler !

Amphion : Que nous vaut cette mascarade Niobé ? Tu ne voies pas que les Dieux ont voulu te faire passer un message à travers cette déesse et cette muse ? Elle est la muse de la tragédie ! Es-tu donc aveugle à ce po…

Niobé : Il suffit Amphion, j’ai des paroles importantes à prononcer, contrairement à toi. J’annonce officiellement que mes enfants sont les plus beaux et les plus intelligents de tous ! De plus, ils sont les plus nombreux. Pointe la deuxième mère de famille du doigt. Cette femme n'en a que sept ! J'en ai quatorze !

Némésis, froide : Prétention.

Amphion, Melpomène, Antiana, Nosios, les deux mères de famille et la cour se retournent vers Némésis et attendent la réaction de Niobé. Seule Niobé n'a visiblement pas entendu… Ou se force à ne pas entendre.

Niobé : Plaît-il Némésis ?

Némésis ne bouge et ne parle plus.

Niobé : Tant pis. Je disais donc que mes enfants étaient les meilleurs dans tous les domaines ! Pour vous le prouver, voici un florilège de leur talent !

4 janv. 2012

Et voilà une nouvelle pour le début de cette année 2012


Il n'y a pas d'amour heureux

Rapidement, elle traversa le salon et se rendit dans la chambre à coucher. Il était là, voûté sur sa table de travail, tremblant comme un enfant à qui l'on allait donner sa punition.
« Je ne pensais pas que ce jour pourrait avoir lieu, annonça-t-il, avec tristesse et détachement. »
Il se leva avec une extrême lenteur. Les mains fébriles, les yeux exorbités et injectés de sang, la tête basse, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il n'était plus rien. Elle lui prit le bras avec cette précipitation qu'ont les personnes qui veulent « bien faire ».
« Au salon, murmura-t-il, morne. »
Elle l'emmena doucement, comme une infirmière le ferait avec un patient. Il s'assit dans le canapé. Elle se mit à genoux devant lui et le regarda avec une extrême tendresse. Il lui caressa les cheveux, comme il aurait pu le faire avec sa chienne. Comme une proie aux aguets, il se redressa et appela son animal. La belle chienne accourut, langue pendante. La femme fut presque jalouse de ce pelage soyeux et de ce regard vitreux tant il aimait son animal. Il avait retrouvé l'envie de poursuivre sa mission lorsqu'il se souvint que tout était fini. Il n'y avait plus de temps à perdre. Il se leva avec conviction.
« Nous y sommes. »
Il ouvrit le tiroir d'un de ses buffets et en tira un revolver. Assise par terre, elle frissonna à la vue de l'éclat noir. Il chargea l'arme avec cette même lenteur commune à chacun de ses faits et gestes. Au bord de l'hystérie, elle lui arracha l'instrument de mort et termina de le charger avec l'habileté et la rapidité d'une experte. Elle lui rendit le pistolet et reprit sa place : au sol, à côté du canapé. Elle admira les garnitures blanches en forme de fleur de son vêtement. Elle épousseta sa robe bleue foncé de quelque matière invisible.
« Tu es nerveuse ?
-Qui ne le serait pas ? »
Elle respira avec précipitation. Elle sortit un chapelet de sa poche. Il leva les yeux au ciel, méprisant. Elle le manipula frénétiquement en murmurant une langue inconnue aux oreilles de l'homme. Elle ouvrit la croix de son chapelet et en sortit une minuscule pastille immaculée.
« C'est Lui qui t'offre ce poison ?, ricana-t-il.
-Ne plaisante pas avec ça s'il te plaît, rétorqua-t-elle, les yeux assassins. »
La chienne vint lécher la figure de la femme. Elle la repoussa avec ardeur :
« Et dit à Blondi de sortir d'ici ou tue-la !
-Oui, d'accord. »
Il caressa une dernière fois derrière ses oreilles, son endroit favori et il tira un seul coup dans le crâne de la chienne, qui tomba délicatement à ses pieds. La femme mit ses mais devant sa bouche et poussa un cri. Elle détestait la vue du sang, cruelle ironie.
« Tu n'étais vraiment pas faite pour être ma femme.
-Mais je l'ai été, et je le serai jusqu'au bout. »
Il vint s'accroupir près d'elle et l'embrassa. Le contact de la moustache la fit frissonner, comme toujours. Elle caressa la mèche de l'homme avec la délicatesse d'une mère.
« Fais-le, ordonna-t-elle, avec une vigueur rare dans sa voix cristalline. »
Il s'allongea avec avec parcimonie sur le sofa. Elle détourne la tête. Le coup de feu résonna dans le bunker. Elle prit son comprimé de cyanure qu'elle croqua. Une douce chaleur investit son corps comme une gangrène agréable. Cette sensation se transforma en brasier. Chacun de ses organes éclata, chacun de ses muscles se disloqua, chacun de ses tissus brûla. Elle lâcha son chapelet dans un sursaut de douleur. Elle se recroquevilla comme un fœtus. Elle sourit. Elle allait mourir avec son amour. Mourir avec son ange. Avec son ange de mort. Elle réussit à articuler ce qui furent ses dernières paroles :

« Seigneur, accueillez une femme qui a toujours aimé son mari, qui l'a toujours suivi dans l'ombre, toujours accompagné dans ses peines, dans ses doutes. Accueillez une femme si aimante, si aimante d'un homme haï par le monde entier. Accueillez Eva Braun. Eva Braun-Hitler. »