Alors voila une petite introduction. Hum, hum :
Oye ! Oye ! Braves Lecteurs !
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Ici, je publierai des nouvelles et des 'romans' plus ou moins avancés ! J'espère que mes histoires vous plairons ! N'hésitez pas à me contacter pour me poser des questions ! "Bonne lecture ! "

4 janv. 2012

Et voilà une nouvelle pour le début de cette année 2012


Il n'y a pas d'amour heureux

Rapidement, elle traversa le salon et se rendit dans la chambre à coucher. Il était là, voûté sur sa table de travail, tremblant comme un enfant à qui l'on allait donner sa punition.
« Je ne pensais pas que ce jour pourrait avoir lieu, annonça-t-il, avec tristesse et détachement. »
Il se leva avec une extrême lenteur. Les mains fébriles, les yeux exorbités et injectés de sang, la tête basse, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il n'était plus rien. Elle lui prit le bras avec cette précipitation qu'ont les personnes qui veulent « bien faire ».
« Au salon, murmura-t-il, morne. »
Elle l'emmena doucement, comme une infirmière le ferait avec un patient. Il s'assit dans le canapé. Elle se mit à genoux devant lui et le regarda avec une extrême tendresse. Il lui caressa les cheveux, comme il aurait pu le faire avec sa chienne. Comme une proie aux aguets, il se redressa et appela son animal. La belle chienne accourut, langue pendante. La femme fut presque jalouse de ce pelage soyeux et de ce regard vitreux tant il aimait son animal. Il avait retrouvé l'envie de poursuivre sa mission lorsqu'il se souvint que tout était fini. Il n'y avait plus de temps à perdre. Il se leva avec conviction.
« Nous y sommes. »
Il ouvrit le tiroir d'un de ses buffets et en tira un revolver. Assise par terre, elle frissonna à la vue de l'éclat noir. Il chargea l'arme avec cette même lenteur commune à chacun de ses faits et gestes. Au bord de l'hystérie, elle lui arracha l'instrument de mort et termina de le charger avec l'habileté et la rapidité d'une experte. Elle lui rendit le pistolet et reprit sa place : au sol, à côté du canapé. Elle admira les garnitures blanches en forme de fleur de son vêtement. Elle épousseta sa robe bleue foncé de quelque matière invisible.
« Tu es nerveuse ?
-Qui ne le serait pas ? »
Elle respira avec précipitation. Elle sortit un chapelet de sa poche. Il leva les yeux au ciel, méprisant. Elle le manipula frénétiquement en murmurant une langue inconnue aux oreilles de l'homme. Elle ouvrit la croix de son chapelet et en sortit une minuscule pastille immaculée.
« C'est Lui qui t'offre ce poison ?, ricana-t-il.
-Ne plaisante pas avec ça s'il te plaît, rétorqua-t-elle, les yeux assassins. »
La chienne vint lécher la figure de la femme. Elle la repoussa avec ardeur :
« Et dit à Blondi de sortir d'ici ou tue-la !
-Oui, d'accord. »
Il caressa une dernière fois derrière ses oreilles, son endroit favori et il tira un seul coup dans le crâne de la chienne, qui tomba délicatement à ses pieds. La femme mit ses mais devant sa bouche et poussa un cri. Elle détestait la vue du sang, cruelle ironie.
« Tu n'étais vraiment pas faite pour être ma femme.
-Mais je l'ai été, et je le serai jusqu'au bout. »
Il vint s'accroupir près d'elle et l'embrassa. Le contact de la moustache la fit frissonner, comme toujours. Elle caressa la mèche de l'homme avec la délicatesse d'une mère.
« Fais-le, ordonna-t-elle, avec une vigueur rare dans sa voix cristalline. »
Il s'allongea avec avec parcimonie sur le sofa. Elle détourne la tête. Le coup de feu résonna dans le bunker. Elle prit son comprimé de cyanure qu'elle croqua. Une douce chaleur investit son corps comme une gangrène agréable. Cette sensation se transforma en brasier. Chacun de ses organes éclata, chacun de ses muscles se disloqua, chacun de ses tissus brûla. Elle lâcha son chapelet dans un sursaut de douleur. Elle se recroquevilla comme un fœtus. Elle sourit. Elle allait mourir avec son amour. Mourir avec son ange. Avec son ange de mort. Elle réussit à articuler ce qui furent ses dernières paroles :

« Seigneur, accueillez une femme qui a toujours aimé son mari, qui l'a toujours suivi dans l'ombre, toujours accompagné dans ses peines, dans ses doutes. Accueillez une femme si aimante, si aimante d'un homme haï par le monde entier. Accueillez Eva Braun. Eva Braun-Hitler. »