Alors voila une petite introduction. Hum, hum :
Oye ! Oye ! Braves Lecteurs !
Vous êtes sur mon blog : Mon bazar d'histoires !
Ici, je publierai des nouvelles et des 'romans' plus ou moins avancés ! J'espère que mes histoires vous plairons ! N'hésitez pas à me contacter pour me poser des questions ! "Bonne lecture ! "

23 sept. 2011

Le deuxième chapitre d'Anastasia !

2-La chute du Tsarisme

Anastasia ne comprenait pas ce qui se passait autour d’elle. Des coups de feu avaient retenti en dehors du Palais. La panique avait envahi ce lieu sacré. Des nobles comme des moins nobles couraient dans tous les sens, de tous côtés. La foule qui avait pourtant l’air si sûre d’elle, si supérieure il y a quelques instants, avait volé en éclat. Une main puissante prit celle d’Anastasia, c’était celle d’Elena. Elle l’emmena dans un couloir isolé du reste de la grande salle. Comment sa mère connaissait-elle ce lieu ? Quels étaient ces coups de feu infernaux ? Qui les tiraient ? Tant de question assaillaient Anastasia. Elena tremblait et sa fille vit des larmes couler de ses yeux pourtant si puissants. L’invincibilité d’Elena s’était écroulée en une fraction de secondes pour Anastasia.
« Où est ton père mon ange, où est-il ?!
-Ce sont les bolcheviques qui tirent ?
-Tais-toi ! Où est ton père ?! ALEXANDRE !, hurla Elena. »
Alexandre était dans la foule il essayait de traverser en sens inverse le flot continuel de fuyards.
«ALEXANDRE ! Cours ! Ils arrivent !, hurla Elena. »
En effet, les rouges comme on les surnommait, avaient investi le palais. C’était la fin du Tsarisme. Elena cacha les yeux de sa fille car les bolcheviques tiraient sur tous ceux qu’ils croyaient être proches de la famille Royale, tous ceux qui ne méritaient pas d’être avec eux. Le rouge de leurs vêtements se diffusa dans toute la salle. Elena murmura à Anastasia :
« Viens. Ne te retourne pas. »
Elena enleva sa main des yeux de sa fille, lui prit la sienne et l’emmena dans ce couloir richement décoré.
« Où est Père ?
-Je… Je ne sais pas. »
Anastasia enfreint le règlement de sa mère. Elle se retourna. Les bolcheviques avaient envahit la salle entière à présent. Le rouge était omniprésent, que ce soit sur les habits des révolutionnaires ou sur le sol… Anastasia vit son père dans le rang de personnes encore présentes, debout. Elle se retourna et tira sur la main de sa mère :
« Père est là-bas ! Allons le chercher !
-Viens, je t’avais dit de ne pas te retourner ! »
Elena prit Anastasia dans ses bras. La jeune Anastasia voyait tout ce qui se déroulait derrière elles. Des coups de feu les firent sursauter. Des coups de feu qu’Anastasia vit sous ses yeux.
Elle vit toute la rangée d’hommes, de femmes, et même d’enfants, s’écrouler comme une rangée de fleurs pliant sous un vent trop fort, un vent rouge, un vent de communisme.
Parmi ceux-ci, Alexandre tomba en souriant : sa femme et sa fille étaient vivantes. Elena courait à présent. Elles traversèrent de nombreuses pièces somptueuses et opulentes. Quelques gardes les virent :
« Venez Madame, venez !, lui cria l’un d’entre eux.
-Quant à nous, allons-y !, cria un autre.

-N’y allez pas, je vous en prie, évitons d’autres morts atroces, c’est terminé. Ils sont tous… C’est trop tard. La famille Royale est en vie c’est ce qui compte pour la Russie, assura Elena.
-La Famille Royale est partie du Palais.
-Alors faites comme eux. Partez d’ici. A moins que le bolchevisme vous ait aveuglé.
-Nous devons protéger le Palais, la Russie.
-La Russie n’est pas ce palais. La Russie est le Tsar et la famille, les Russes.
-Désolé Madame, je vais vous accompagner à la sortie. »
Elena suivit le garde à contrecœur et sortit par un froid glacial sous une lune pâle. Anastasia sanglotait dans les bras de sa mère.
« Ne pleure pas mon enfant. Ne pleure pas…, annonça Elena, en sanglotant elle aussi. »
Elles traversèrent aussi discrètes que possibles le kilomètre qui les séparaient du Palais. Après deux heures de marche dans un froid saisissant, Elena s’écroula dans le salon avant même de s’asseoir sur le sofa.
« Oh Madame !, s’écria la domestique, qui la fit allonger sur le lit avec deux de ses collègues, que s’est-il passé mon enfant ?, questionna-t-elle, en direction d’Anastasia. »
Anastasia tomba en pleurs devant les domestiques et ceux-ci décidèrent de reporter toutes les explications au lendemain.
La jeune fille crut avoir fait un mauvais rêve. Lorsqu’elle vit sa mère, aussi blanche qu’un cadavre, elle se ravisa.
« Madame, nous avons reçu une dépêche de la part de la plus haute instance. Le Palais de Saint-Pétersbourg a été complètement assiégé, annonça solennellement la domestique.
-Viens mon ange, viens voir ta mère. »
Anastasia se rapprocha d’Elena en souriant tristement.
« Tu as le même sourire et le même optimisme que ton père tu sais ? Nous allons partir d’ici, annonça Elena.
-Et la maison ?
-Nous en aurons une encore plus belle !
-Où est la Famille Royale ?
-Elle est partie à un endroit que l’on ne doit pas connaître. Pour protéger la Russie.
-Mais si le palais est envahit, la Russie est perdue ?
-Non mon ange. Il y a plein d’autres Palais. Et la Russie réside dans le cœur de ses habitants. 
-Madame, nous avons reçu beaucoup d’autres dépêches… Je n’ose point.
-Donnez les moi je vous prie. »
Le domestique donna une dizaines de lettres et de mots. Elena n’en revenait pas. Des dizaines d’appels au secours. Des riches, des bourgeois, des nantis qui appelaient à l’aide, qui demandait l’aide du tsar par l’intermédiaire de son défunt mari. La situation était donc si catastrophique ? D’après ce qu’elle lisait, des maisons avaient été brûlées, des banques détruites, des hôtels et des magasins de luxe pillés et surtout, des bourgeois avaient été massacrés. La Russie telle qu’elle la connaissait s’écroulait sous ses yeux.

« Le cuisinier est parti ce matin… Il est allé rejoindre les rangs des révolutionnaires, déplora la domestique. »
Elena ne l’écoutait pas. Elle lisait avec attention toutes les lettres. Sa maison se trouvait à la bordure de Saint-Pétersbourg. Seul le centre était touché par ces violences, pour le moment. Elle devait partir au plus vite. Mais comment ?
« La voiture est-elle prête ?
-Oui Madame, elle attend sagement dans la cour. Il va falloir attendre quelque peu que je la fasse démarrer. Mais faisons vite Madame, c’est la révolte, les pauvres se joignent tour à tour pour détruire tout ce qu’il passe sous leurs mains !
-A quel prix ? Devons-nous reproduire le dimanche rouge dans le sens inverse ? Le Tsar et sa famille sont parti à Tsarsksoïe Selo, une de leur résidence secondaire, nous devons nous rendre là-bas, nous y serons en sécurité. Il y aura sûrement des gardes pour nous protéger. Préparez les baguages Natalia mais avant, écoutez-moi tous. Vous allez devoir faire un choix. Vous venez avec nous à Tsarskoïe Selo ou vous rejoignez les révolutionnaires. »
Le couple de domestique et la jeune femme de ménage se regardèrent.
« Nous restons avec vous pour sur !, s’écrièrent-ils en chœur. »
Seul le couple avait crié. La jeune femme de ménage sortit en courant de la maison.
« Je suppose que cela équivaut à un non, lança Elena, glaciale, préparez vous et préparez nos affaires je vous prie.
-Oui Madame. »
Après des préparatifs express en une heure, tous les quatre étaient sur le pas de la porte. Anastasia pleurait, Elena la tenait dans bras et les deux domestiques étaient attristés de dire adieu à leur chère Saint-Pétersbourg.
« Conduisez cette charrette, nous nous cacherons avec Assia sous de la paille. Mettez du cœur à l'ouvrage, si vous voyez ce que je veux dire. »
Les deux domestiques mirent de la paille sur la maîtresse de maison et sa fille puis s'installèrent devant la charrette. Sur le trajet, on entendit le couple de domestiques hurler : « A bas les nantis ! Vivent le bolchevisme ! », pour na pas s'attirer les soupçons. La route fut longue et pénible. Malgré les vingt-cinq petits kilomètres qui séparaient Saint-Pétersbourg de la résidence, le temps parut interminable. En effet, la route était enneigée, la voiture gelée, et les arrêts continuels. Heureusement, ils ne croisèrent aucun bolchevique et arrivèrent sains et sauf à la résidence de Tsarskoïe Selo. Lorsqu’ils arrivèrent devant cette sublime bâtisse, leur maison de Saint-Pétersbourg pourtant luxueuse leur parut désuète. Tout de marbre vêtu, une lignée de colonnade connectait les deux avancées du palais. Des gardes montés, les gardes à cheval de Novgorod protégeaient la Palais fièrement en étant postés devant la grande grille.
« Nous sommes venus jusqu’ici pour demander l’asile. Mon mari était proche de la famille royale.
-Suivez-moi. »
Les gardes conduisirent les quatre personnes dans le Palais Alexandre. Des tableaux sublimes, des tapis mirifiques et des meubles somptueux défilaient sous leurs yeux. Enfin, un petit salon cossu s'ouvrit devant eux.


Toute la famille royale était présente, même le petit Alexis, hémophile et très faible, était présent avec son garde/nourrice, le matelot Derevenko. Celui-ci regarda avec hostilité les nouveaux venus. Au contraire, le comte Benckendorff, ami proche de la famille, les salua gentiment, avec grâce malgré son grand âge.
«Elena !, s'écria Nicolas. Où est ce cher Alexandre, il voulait me montrer une de ces merveilles apportées de l'Orient.
-Alexandre n'était plus retournée au Japon depuis des années, vous savez que mon mari avait tendance à broder autour de ses explications.
-« Avait » ? Vous voulez dire qu'Alexandre..., murmura Alexandra, du bout des lèvres.
-Oui... Pendant la révolte au Palais de Saint-Pétersbourg, répondit Elena. »
Étrangement, ce fut Alexandra qui s'écroula en larmes et non Elena. Nicolas l'entoura de ses bras fins.
« Comment le connaissais-tu ? Il n'était lié à la famille que par des affaires administratives qui ne regardait que moi.
-Je... Pendant un de nos dîners bien sur. Mais ne nous apitoyons pas sur le sort des morts, il faut s'occuper des vivants, répondit froidement Alexandra.
-Tu as raison. Restez ici, nous avons de la place. Vos domestiques pourront se joindre aux nôtres. Nous ne sommes jamais de trop ici.
-Merci infiniment. Nous allons nous reposer, si vous permettez.
-Bien sur, allez, rassura la comte. »

8 sept. 2011

Premier chapitre d'Anastasia

Désolé, en ce moment, je n'écris pas, à cause de la rentrée et tout et tout ! Alors je vous donne ce qu'il y a dans les tiroirs !! Voila donc un chapitre d'une histoire se situant en Russie. Il y a pour l'instant deux chapitres, voici le premier. See ya !

1-Le tricentenaire du Tsarisme : luxe et aveuglement

Alexandra courait à en perdre haleine. Ses pieds nus commençaient à s’engourdir dans cette neige si froide. Décembre était arrivé depuis quelques jours déjà et la température s’en était ressentie. Le froid traversait les vêtements les plus chauds et les écharpes les plus épaisses. Alexandra arriva enfin chez elle. Une belle demeure. Bâtie aux côtés d’un grand parc recouvert de neige immaculée, la bâtisse légèrement rosée brillait sous le pâle soleil Russe. Une domestique ouvrit la porte à Alexandra. La jeune fille lui fit la révérence, la domestique souriait chaleureusement. Alexandra avança jusqu’au grand salon pour parler à son père, Vladimir. Celui-ci parlait avec un de ses amis, un proche de la famille Royale. Il se retourna et regarda sa fille tendrement. Il lui fit signe de s’approcher :
« Fais la révérence à ce Monsieur, Alexandra.
-Enchanté de faire ta connaissance ma petite.
-Remonte dans ta chambre, nous avons à faire ma chérie. »
Anastasia grimpa les marches rapidement et trouva un paquet sur son lit. Elle l’ouvrit et cligna les yeux, émerveillée devant la robe. Une robe bleutée, aux mille pierres précieuses, illuminait le visage gracieux de la petite Anastasia. Une main généreuse se posa sur la main de l’enfant. Sa mère, Elena lui sourit. Ses yeux de feu posaient un regard chaleureux sur l’enfant.
« Te plaît-elle ? »
Anastasia, en guise de réponse, lui sauta dans les bras. Léna caressa ses longs cheveux blonds. Son père monta les escaliers et vit sa femme et sa fille, entrelacées.
« Mais sais-tu pour quelle occasion t’a-t-il été offert, ce beau cadeau mon ange ?, questionna Elena »
L’enfant fit non de la tête, intimidée.
« Ce soir, nous allons au bal donné par la famille Royale pour le tricentenaire du tsarisme ! Et tu seras enfin présente !, s’écria Elena, surexcitée. »
Anastasia n’en revenait pas. Elle s’assit sur son lit et s’imagina, à danser avec les princes et les princesses de la Russie toute entière.
« Pour l’instant, reste dans ta chambre ma chérie, nous avons à parler avec ta mère. »
Anastasia sortit sa petite poupée et la disposa dans un landau. Elle la berça comme si c’était son enfant. Soudainement, elle entendit des cris de l’autre côté du mur. Elle colla son oreille à l’endroit où le mur était le plus fin, elle en avait l’habitude :
« Non ! Tu avais dit qu’Anastasia ne viendrait pas !, hurla Alexandre, pourquoi lui avoir offert cette robe ? C’est trop dangereux ! Tu sais bien que les bolcheviques sont sur le point de se révolter ! Et les Romanov qui organisent un bal en l’honneur de la Russie, quelle ineptie ! Nicolas II n’a jamais pu cerner son peuple ! Si nous sommes dans l’obligation de nous y rendre, j’irai seul.
-C’est hors de question Alexandre, nous irons tous les trois. Les gardes royaux sont capables de nous protéger.
-Je ne t’ai jamais refusé quoi que ce soit Elena, et aujourd’hui ne fera pas exception à la règle, mais saches que c’est pour notre fille.

-Je veux que la Grande Duchesse Anastasia puisse voir notre Assia. Nous irons tous ensemble.
-Très bien. Alors allons-nous amuser, répliqua Alexandre, ironique.»
Alexandre descendit l’escalier rapidement. Léna entra dans la chambre d’Anastasia. Celle-ci posa immédiatement la question qui lui brûlait la langue :
« Qui sont… les bolcheviques ?
-Ne prononce plus jamais ce mot mon enfant. Tu n’en a jamais entendu et tu n’en entendras plus jamais parler, est-ce clair ? »
Lorsqu’Elena prononça ces paroles, ses yeux si chaleureux devinrent de glace. Un frisson parcourut l’échine d’Anastasia. Voyant la frayeur de sa fille, Léna la prit dans ses bras pour la rassurer. Cette embrassade eut l’effet escompté et Anastasia reprit son sourire impénétrable.
« Prépare-toi mon ange, nous y allons. »
Anastasia mit sa robe. Elle avait l’air d’une princesse. Peut-être, se dit Anastasia, aurais-je l’air plus belle que la Grande Duchesse. Lorsqu’elle sortit de sa chambre, majestueuse, elle étonna les domestiques et ses parents. Elle qui avait toujours eut l’air d’une petite fille s’était révélée être une belle jeune femme dans sa robe avec ses bijoux et ses artifices. Elle descendit sublimement l’escalier et prit place dans le carrosse avec ses parents à ses côtés. Elle poussa le rideau et vit un curieux désordre à l’extérieur. Des gens couraient dans tous les sens, affairés ou totalement paniqués. Ils portaient des valises et des meubles à bout de bras.
« Je suis inquiète, Alexandre, j’espère que cela ne se terminera pas comme le dimanche rouge*
-Je t’avais prévenue Elena. Ce sera pire. »
Sur ces paroles froides, la voiture entra par le grand portail du Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg. Des dizaines et des dizaines d’autres carrosses étaient garés en rangée ordonnée le long des grilles du somptueux Palais. Anastasia était émerveillée devant tant de grandeur.
*Le dimanche rouge, qui se déroula le 9 janvier 1905 du calendrier Russe à Saint-Pétersbourg, est la funeste journée ou se tint une manifestation amicale pour but de demander de l’aide au Tsar. Celui-ci s’étant retiré dans une résidence lointaine de la capitale a fermé les yeux sur cette manifestation. Les cosaques ont chargés la foule pourtant dénuée de haine. Cette journée, qui se solda par des centaines de mort, marque la fin de l’espérance en Nicolas II et les prémices de la chute du Tsarisme.
Elle vivait dans le luxe depuis sa plus tendre enfance mais le luxe et l’opulence sont deux mots différents. Ils furent accueillis par la grande porte principale et découvrirent la grande salle de bal. La gigantesque salle de bal. Entourée de monstrueuses baies-vitrées, celle-ci était illuminée par la lune mais surtout par d’énormes lustres en cristal. Au fond de la salle se tenait la famille Royale au grand complet. Les yeux d’Anastasia brillèrent devant tant de beauté. Toute la famille était si rayonnante. Néanmoins, le Tsar Nicolas II ternissait le tableau. Il était chétif et gêné. Ses magnifiques yeux n’arrivaient même pas à lui donner une bonne constance. Sa carrure n’avait rien de royal. L’impératrice Alexandra Fedorovna souriait et saluait sa cour avec une aisance sans pareille. Le contraste entre le mari et sa femme était saisissant. Elle était grande et fière.

Habituée aux remarques racistes et négatives du peuple Russe, elle avait su faire face à de nombreuses difficultés malgré son statut d’impératrice. Sa forte amitié avec Raspoutine n’avait pas arrangé son sort. Le Tsar Nicolas II, lui, n’avait pas les épaules pour être Tsar, depuis le dimanche rouge, rien n’avait changé. Il ne se souciait aucunement de son peuple. Seule sa famille comptait. Il ne se rendait pas compte du grondement Russe. Du grondement socialiste. Du grondement de révolte. Le peuple Russe était comme un ours en cage. Un ours dans une cage faite de brindilles. Une cage qui allait se briser d’un instant à l’autre, renversant le Tsarisme. Et les bolcheviques s’amusaient à faire enrager cet ours…
Les quatre Grandes-duchesses étaient aussi présentes. Olga, Tatiana, Maria et Anastasia étaient sublimes dans leurs robes immaculées. L’aînée, Olga saluait avec indifférence. Tatiana, elle, agitait la main avec un menton à une telle hauteur que c’en était à la limite de prétention. Maria souriait gaiement, elle était visiblement heureuse d’être là. Alexandre fit passer sa femme et sa fille et tous trois réussirent enfin à traverser la barrière humaine qui se massait devant la famille royale.
« Si Sa Majesté Impériale l'impératrice de Russie, veut bien se donner la peine de regarder notre fille, Anastasia, annonça Alexandre en se baissant plus bas que terre.
-Votre fille a un joli prénom ! Pourquoi ne nous l’avez-vous pas présenté plus tôt ? Anastasia, salue cette autre Anastasia, ordonna Alexandra.
-Une autre Anastasia ! N’est-ce pas remarquable ? Qu’elle est jolie en plus !, s’écria la Grande-duchesse Anastasia.
-Mesdames les Grandes-duchesses, Madame l’Impératrice, articula solennellement Anastasia en faisant la révérence.
-Ne vous embêtez pas avec tant de cérémonie ma chère. Venez plutôt avec moi, répondit la Grande-duchesse.
-Enfin, Anastasia, mon enfant, je sais que c’est la fille d’Alexandre mais tu te dois de rester présente ici. En dépit de tes amusements. Tu es Grande-duchesse.
-Mais… »
La Grande-duchesse Anastasia fut coupée par des coups de feu. La famille royale fut emmenée si rapidement qu’Anastasia eut juste le temps de voir son homonyme la saluer d’un signe de tête malheureux et désespéré.