Alors voila une petite introduction. Hum, hum :
Oye ! Oye ! Braves Lecteurs !
Vous êtes sur mon blog : Mon bazar d'histoires !
Ici, je publierai des nouvelles et des 'romans' plus ou moins avancés ! J'espère que mes histoires vous plairons ! N'hésitez pas à me contacter pour me poser des questions ! "Bonne lecture ! "

12 avr. 2011

Chapitre 1 de Pink Sakura.



 Une petite histoire pour vous faire patienter en attendant la suite des Killit ! 

1-Le crime.

Pink Sakura était la plus célèbre journaliste people du Japon. Elle claquait des scoops et des informations juteuses sur toutes les stars nippones. Aucune tête d’affiche, aucun chanteur, aucun sportif célèbre, n’était à l’abri de son appareil photo et de sa plume indiscrète au possible. Mais en dehors du bureau et de la « traque », elle n’était qu’une parfaite inconnue. Elle troquait son pseudonyme racoleur contre Haruna Tsukada, 28 ans, journaliste financière vivant à Tokyo. Mise à part sa famille proche et ses collègues, personne ne connaissait sa véritable identité. La journaliste principal faisait souvent la ronde des parcs de Tokyo pour surprendre quelques couples stars, des amants ou des maîtresses en flagrant délit.  Ce jour-ci, Pink Sakura, parcourait le parc Skinjuku Gyoen de son œil aguerri. D’un revers de la main, elle remit en place sa frange trop envahissante. La journaliste marchait sur un petit sentier de terre. A sa droite, un magnifique petit lac aux truites flamboyantes bordait le chemin, à sa gauche c’était une forêt de bambous sombres et resserrés qui le longeait. Bien entendu, Haruna bifurqua à gauche. Elle surprendrait mieux quelques couples nationalement connu dans un endroit sombre que sous l’eau. Les grandes tiges quasiment nues se dressaient telles des katanas à l’affut. La lumière ne parvenait même plus à infiltrer ce bois tellement les bambous étaient a leur sommet. Mlle Tsukada sortit son appareil photo, prête à débusquer quiconque avait une vie privée trop… privée. Elle entendit un très léger bruissement derrière elle. Ne sachant même pas qui était là, elle tira une rafale de photo. C’était cette technique foudroyante qui avait fait sa réussite. Puis, elle courut en dehors du parc avec une vitesse de sprinteuse. Elle s’installa sur un banc et sortit une bouteille de jus de framboise biologique de son sac. Tout en buvant, elle regarda ce qu’elle avait trouvé. Une, puis deux, puis une dizaine de photos défilèrent devant ses yeux ahuris. Le contenu de sa bouteille se renversa sur sa robe-boule rose fuchsia. Ensuite, elle approcha son visage du petit écran pour en avoir le cœur net. Sa bouche forma d’abord un rictus d’horreur, puis Haruna hurla. Un cri strident, un cri de frousse.

                L’enquêtrice Meï Hirunato était dans un des plus grands parcs de Tokyo. Elle se tenait droite comme un i, devant la scène du crime, dans une forêt de bambous sombre et oppressante. Un drôle de spectacle était devant ses yeux.  Un homme avait été empalé par un bambou. C’était une technique de torture très répandue au Viêt-Nam. On installait l’homme assis sur un bambou et l’immense tige verte poussait en lui, en une nuit.  Là, le trentenaire avait du y reste plus d’une nuit. La plante sortait de sa bouche béante, des feuilles dépassaient ses oreilles et ses narines et deux branches avaient trouvé une sortie dans ses globes oculaires. Meï réprima un haut le cœur pour deux raisons. Tout d’abord, ce crime était d’une barbarie extraordinaire, la seconde raison était la personne qui avait découvert celui-ci, cette peste, prétentieuse et imbécile de Pink Sakura. Cette indiscrète fouineuse avait eu une « chance » folle de tomber sur un crime pareil. Bien entendu, elle en avait profité pour se faire de l’argent, beaucoup d’argent. Son journal « I’ve found it !», où elle y exposait ses niaiseries et les photos de cette scène macabre, s’était vendu à plus de 100 mille exemplaires ! Le crime et les bêtises faisaient vendre. L’inspectrice serra les poings en repensant à son salaire, comparé à celui de cette idiote à la chance incroyable. Justement, des flashs retentirent Pink Sakura venait tout juste d’arriver. Derrière elle, une horde de journalistes la harcelaient de questions et de photos. A la manière des grandes stars américaines, elle répondait par des phrases vagues et des gestes aguicheurs. La petite garce s’approcha de Meï. Pink Sakura portait, comme à son habitude, une robe bouffante rose ornée de motif « fleurs de cerisiers ».
Ses cheveux roses bonbon étaient attachés en couettes par deux énormes nœuds mauves. A ses pieds, des petites ballerines et des collants rayés étaient rose et mauves eux aussi. L’inspectrice regarda avec mépris cette « idole » comme elle se nommait elle-même. Cette fois encore, elle faisait des manières, et d’un index assuré la poupée rose et mauve remit ses énormes ray-ban noires en place.
« Je crois que j’ai l’honneur de faire la connaissance de ma coéquipière !, s’exclama-t-elle, en direction de Meï.
-Vous devez vous tromper Mademoiselle, répondit Meï, non sans cacher son mépris.
-Mais non ! Mais non ! Vous êtes bien Meï Hirunato ?, hurla-t-elle, joyeuse et niaise.
-Oui c’est moi, en effet. Coéquipière ?
-Oh yeah ! Je vais faire une édition spéciale de mon journal sur l’enquête ! Tiptop n’est-ce pas ?
-…Oui, c’est ça « tiptop ». Mais ce ne sera pas avec moi, surement pas.
-Oh que si ! C’est vous qui dirigez l’enquête, donc, je reste avec vous, c’est comme ça ! On ne me refuse rien, vous ne serez pas la première, n’est-ce pas ?, demanda-t-elle, guimauve, avec un air de chienne battue.
-…Bon. Si vous le dites.
-Super ! Ca va être fashion !
-« Fashion » ? Mais… Cela ne signifie rien dans le contexte.
-Mais je sais ! Ce mot est joli, alors je l’utilise ! »
Puis, elle repartit en se dandinant, suivie de sa troupe de paparazzis. Meï leva les yeux au ciel. Cette enquête allait promettre.

                Dans son fabuleux appartement de 100 mètres carré, Pink Sakura était affalée dans son « fauteuil-œuf ». Elle trépignait d’impatience. Une fois l’enquête terminée, son édition spéciale ferait un carton ! Plus que l’argent, son principal objectif était de découvrir qui était capable d’un acte aussi barbare. Elle se revoyait, courante, affolée dans la rue, à la recherche du poste de police le plus proche. Son assurance et sa pseudo-prétention lui avaient permis de ne pas perdre la face. En effet, elle avait su garder un calme Olympien face aux policiers et à cette enquêtrice froide et distante. En réalité, elle avait peur. Une peur bleue de ce qu’elle avait découvert. Elle s’était engagé des gardes du corps supplémentaires et avait changé les serrures de son appartement. Heureusement, elle avait su jouer de ses charmes et de sa persuasion inégalable pour convaincre cette femme, qui la considérait surement comme une fouineuse. Enfin… Elle avait réalisé un coup de maître et elle en était fière. Elle allait voter la notoriété et la gloire de cette inspectrice trop discrète. Finalement, la chance lui avait souri avec ce cadavre, ses rêves d’être mondialement reconnue étaient à portés de mains. Dommage que c’eut été sur le dos d’un pauvre homme. La journaliste fut tirée de ses pensées, quelqu’un frappait à la porte. Elle se leva et ouvrit la lourde porte en aluminium gris.
« Papa ?
-Et oui ! »
Haruna retomba en enfance et sauta dans les bras de son père. Il la repoussa tout d’abord, hésitant, puis la serra de plus belle.
« Comment vas-tu ma chérie ?, annonça le père d’Haruna.
-C’est horrible. Je ne me remets pas de la découverte du corps. J’en fais des cauchemars.
-C’est la vie ma puce… Tu sais, nous mourrons tous un jour.
-Je sais, je n’ai pas 7 ans, papa. Mon journal a fait un carton sinon !
-Je suis si heureux pour toi.
-Merci. »
Tous deux s’installèrent dans un sofa moelleux, rouge pétant. Pink Sakura était habillée en Haruna Tsukada. Elle ne portait aucun artifice, une simple tunique grise avec des collants rouges avait remplacé sa grosse robe rose. Ses cheveux étaient toujours roses mais attachés en une simple queue de cheval. Les seuls points communs qu’avaient la journaliste financière et son homologue people étaient les ray-ban noires et la couleur des cheveux. Le père et la fille papotèrent une bonne heure. Puis, il prit congé et laissa Haruna préparer l’enquête, du moins, préparer son heure de gloire.

                L’inspectrice était assise devant son bureau, au poste de police. Elle soupira.  Comment avait-elle pu se laisser faire devant cette journaliste ? Elle allait se ressaisir et lui dire ses quatre vérités. En parlant de celle-ci, la voila qui arrivait. Elle déboula avec la même tenue que la fois précédente… Mais en bleu et turquoise. Elle déposa un énorme sac de donuts sur le bureau, puis en agitant sa poitrine sous les yeux de Meï, annonça :
« Saaaalut ! Ca va ? On va où aujourd’hui ?
-Euh… Je… Sur le lieu du crime, un indice a été découvert. Mais on ne peut pas le déplacer, répondit Meï, troublée.
-Etrange ! C’est un boulot pour Pink Sakura et son acolyte ! En avant !, hurla-t-elle en ouvrant la porte.
-Pitié…, marmonna Meï. »


1 avr. 2011

Voila le chapitre 12 de la famille Killit !

12-Procès écourté :

Lizziane entra dans la salle du Tribunal. Cette fois, elle entra avec sa tenue de civil, non d’avocate. Son regard tomba sur sa famille. Elle leur lança un regard noir. Ils lui rendirent en souriant poliment. Des bruits de talon-aiguilles retentirent. C’était Mrs Brodson. Une cinquantaine d’année, des cheveux roux-bruns tombant sur son cou de cheval en un chignon propre et strict. Elle mesurait un mètre quatre-vingt cinq. Elle était large d’épaule mais avait un visage si féminin qu’il semblait ne pas correspondre à son corps. Cette femme restait une énigme de la médecine. Mais son intelligence et notamment dans le domaine du droit, était remarquable. Elle serra avec force la main de Lizziane et lui sourit chaleureusement. Lizziane lui rendit un sourire froid et triste :
« Ne vous inquiétez pas. Le procès est dans la poche madame, rassura Mrs Brodson. »
Evangeline observa sa mère. Celle-ci tremblait comme une feuille sur sa chaise. C’est vrai que depuis qu’ils avaient commencé ce travail dangereux, ils ne s’étaient jamais faits coincés de cette manière. James gardait son calme impassible, il avait déjà été en prison.
Bob, quant à lui, scrutait le tribunal, émerveillé par les spectateurs, en masse, assis en rang d’oignons sur des chaises en bois. Evangeline donna un coup de coude à sa mère. Leur avocat arrivait. Mr Georges avait 63 ans. Il n’en faisait qu’une cinquantaine. Sa chevelure longue et blanche illuminée irradiait son entourage. Il était très grand et svelte. Ses yeux noirs luisaient méchamment. Il serra la main de toute la famille. C’était comme serrer un poisson mort. Froid, poisseux… Et pourtant, la main était d’une propreté éclatante. L’homme rajusta son costume et s’installa sur le siège à côté de James. Madame la Juge entra, suivi de ses 5 jurés. Ils s’assirent sur l’estrade, installés sur des sièges imposants, faits de cuir et de velours rouge.
« La séance commence ! La première partie de ce jugement se déroulera en public, puis, le débat entre Lizziane Killit et sa famille se dérouleront en privé ! Tout d’abord, présentons les faits. Lizziane Killit a porté plainte contre sa famille, c’est-à-dire Bob, Evangeline, Rose et James Killit, contre tentative de meurtre répétée. Sa famille a elle aussi porté plainte pour tentative de meurtre répétée. Elle a aussi porté plainte pour… Meurtre.
-QUOI ?, s’écria Lizziane. Mais je n’ai rien fait !
-Calmez-vous Lizziane, calmez-vous, rassura Mrs Brodson. »
« Je continue donc, reprit la juge, pour meurtre contre la personne de Helena Bjorka.
-Mais je ne la connais même pas !, hurla Lizziane.
-Mademoiselle Killit, je vous prierai de ne pas me couper à chaque parole que je prononce. Vous êtes avocate, vous devriez connaitre ce genre de respect ! »
La juge s’assit promptement sur son fauteuil et lança un regard noir à Lizziane. Mrs Brodson s’adressa discrètement à sa cliente :
« Vous connaissez ce genre de protocole, que vous prend-il ? Arrêtez ce cirque si vous voulez sortir debout de ce procès ! Votre mari vous regarde enfin ! »
Lizziane était affalée, consternée. Son regard se posait sur ses pieds, puis sur son avocate. Pendant ce temps, Rose était songeuse. Une sensation étrange emplissait son être. Un boule au ventre, une boule à la gorge, la tremblote,… : la culpabilité. Elle regardait sa fille, Lizziane, avec une peur non contenue. Une étincelle s’était allumée dans les yeux de la jeune fille. L’étincelle de la folie.
Les doigts de son avocate étaient crispés, Mrs Brodson savait que la juge était contre eux. Mais aucune importance, la juge ne décidait pas seule.
« Très bien. Commençons par le commencement. Lizziane, après vous êtes enfuie de votre famille, vous avez fondé votre propre famille avec Marc ici présent. Et tout à recommencé lorsque vous avez décidé de prendre contact avec votre famille, n’est-ce pas ?
-Oui c’est ça.
-Hm… D’accord. Ensuite s’est déroulé un diner folklorique non ?
-Oui en effet Madame la Juge. Je n’oublierai jamais ce repas. Ma sœur m’a menacé.
-Faux, annonça tranquillement Mr Georges, c’est Marc qui a d’abord menacé Evangeline.
-Et comment le savez-vous, monsieur ?, cracha Lizziane.
-Vos proches m’ont tout raconté en détail. Je pense que vous oubliez que c’est votre mari qui a commencé par user de la force, tout en utilisant A-BU-SI-VE-MENT de ses pouvoirs de fédéral.
-Mais… Je n’y pensais plus, tenta de se rattraper Lizziane.
-Ce repas aurait dû rester pourtant ancré dans votre mémoire ma chère.
-Du calme Monsieur Georges, une erreur, ce n’est rien, continuez Lizziane, annonça la Juge, autoritaire.
-Marc a menacé Evangeline puis Rose Killit est venue menacer Marc avec un couteau. Ma propre mère menacer mon mari !
-Aucun sentiment personnel pour l’instant mademoiselle Killit, je veux juste connaitre votre version des faits je vous prie.
-Marc a alors lâché son arme et nous avons repris le diner. C’est alors que… C’est alors que…
-Oui ma sœur, c’est alors que tu as prit le revolver dans le buffet, lança Bob.
-.. Je… C’est vrai. J’avais oublié tout ça. C’était juste après leur annonce. L’annonce de leur métier à Marc : tueurs à gage.
-Hm… Hm…. Bien. Ensuite ?
-Ensuite tout le monde s’est menacé avec des armes différentes. Et nous sommes partis avec Marc.
-D’accord. Quelque chose à rajouter Mr. Georges ?
-Oui. Je voulais juste continuer à faire remarquer que Marc Parkson a délibérément usé de la force maintes fois contre la famille Killit ici présente, mis à part Lizziane bien entendu, sans aucun motif valable. Si un citoyen d’Amérique ne peut même plus insulter son voisin ou se brouiller avec lui, où va le monde !
-Oui Mr. Georges, très bien. Venons-en à la scène de violence suivante. Le jour où Pernilla Killit, la mère de James Killit ici présent est entrée chez vous. Quelle famille ! »
Au mot famille Lizziane commença à se tortiller sur sa chaise. Ses poignets se serrèrent et elle trembla de tout son être.
« Madame, ma cliente ne va pas bien.
-Je vois… Continuons tout de même. Nous nous arrêterons dans une demi-heure. »



Le procès continua et les scènes de violence avec Pernilla et son bazooka, la prison de James, la fuite des détenus et du tueur à gage puis la scène du bras d’Evangeline furent décrites et décortiquées. A la fin de cette heure qui s’était transformée en trois heures complètes, Lizziane était épuisée. Elle tremblait de plus belle et s’était faite transportée par des brancardiers jusqu’à une ambulance. Rose était profondément attristée par l’état de sa fille, James semblait songeur, Bob était en profonde dépression. Quant à Evangeline, elle se moquait éperdument de sa sœur et s’occupait à observer avec attention son moignon de bras. Tous quatre étaient encore dans la maison d’arrêt lorsque Marc accompagné de plusieurs gardes vinrent à leur rencontre.
« Lizziane est mal en point.
-Que… Qu’est-ce que… Comment…, balbutia Rose.
-Votre fille… Il faut que vous veniez avec moi.
-Nous n’avons pas le droit de sortir Marc.
-J’ai une autorisation spéciale… Non sans quelques conditions je vous l’accorde. »
Voila comment les quatre Killit se retrouvèrent des une remorque attachée à un véhicule étiqueté « convoi exceptionnel », attachés comme des saucissons et serrés comme des sardines.  Après une quarantaine de minutes de trajet et de bonnes crampes pour les Killit, le convoi exceptionnel arriva à l’hôpital. Malheureusement, pas n’importe quel hôpital, un hôpital psychiatrique… Un asile.
« Seigneur… Est-ce possible ?, murmura Rose.
-Je ne reconnais plus ma femme, et ça, c’est de votre faute.
-Ha ouais ? Et qui a voulu reprendre contact avec nous ?
-C’est Lizziane mais…
-TAISEZ-VOUS !, hurla Bob, ma sœur est dans un asile, ta femme est dans un asile, leur fille est dans un asile ! On ne va pas se disputer maintenant !
-Bob a raison. Allons-y, conclut James. »
L’asile était froid. Tout de gris vêtu, le bâtiment ressemblait à une morgue. Aux prémices de la morgue. Le ciel était aussi gris que l’asile, des nuages noirs menaçaient de pleuvoir. L’hôpital psychiatrique était cubique, sombre et malheureusement gigantesque. Lorsqu’il entra, James eut le souvenir de Pernilla en tête, cette même odeur d’hôpital lui revenait en pleine face, comme un mauvais, mauvais souvenir. Les infirmières en blouse blanche avaient un air sévère et monotone. Le point commun à tout le personnel était des cernes énormes sous des yeux injectés de sang. Leur visage étaient tous creusés et leur teint était jaunâtre, à force de passer sous les néons de cet hôpital. Ils regardaient ce groupe étrange avec attention. En même temps, ils ne s’en étonnaient même pas, ils en avaient surement vu des pires. Rose tremblait. Elle culpabilisait de tout son être, et son corps le la lui faisait payer. Ses jambes n’arrivaient quasiment plus à soutenir son poids pourtant léger, son cœur battait à en rompre, ses dents claquaient autant que des castagnettes et les cheveux blancs commençaient à paraître, petit à petit, comme une gangrène envahissant la jeunesse et la beauté de la femme. Comme des pucerons sur une belle Rose. Son visage déjà trop fin s’était encore affiné de sorte qu’elle paraissait plus âgée qu’auparavant. Evangeline la regardait, soucieuse. Elle voulut la prendre dans ses bras mais se souvint de ses menottes et aussi de son avant-bras en moins. Elle baissa la tête et soupira… Enfin, ils arrivèrent devant la porte numéro 714. James, comme toute sa famille, n’avait pas prononcé un mot depuis l’entrée dans l’asile.
Il avait hâte de voir sa fille, une hâte morbide et désespérée, un dernier espoir le tenant, haletant, vers sa fille, qu’il aimait malgré tout ce qu’elle lui avait fait subir, malgré tout ce qu’il lui avait fait subir. Un médecin arriva. Grand, maigre, longiligne, tête de cheval, sec, les yeux verts gazon, le sourire carnassier, les cheveux dégarnis, bref, le véritable archétype du médecin diabolique dans un asile.
« Bonjour, susurra-t-il. Je suis Mr. Rasy, je suis celui qui s’occupe de votre chère fille, Lizziane.
-Montrez-la nous, ordonna James.
-Calmez-vous monsieur. Je dois d’abord vous donnez ses pathologies. Je ne veux en aucun cas que vous soyez choqués par sa conduite.
-Et bien allez-y, nous vous écoutons Docteur !, s’écria Rose.
-Lizziane est atteinte de schizophrénie et d’hystérie.
-Elle était hystérique depuis longtemps, railla Evangeline.
-L’hystérie est devenu un mot d’utilisation courante. C’est bien pire que cela mademoiselle. L’hystérie est une maladie très rare. C’était la maladie courante au XIXe siècle.
-Que se passe-t-il quand la personne a cette maladie ?, demanda Bob.
-Les hystériques sont la plupart du temps des femmes. Les crises d’hystérie sont variées vous savez. Parfois, la patiente qui souffre d’hystérie voit ses membres tétanisés, comme paralysés, parfois elle s’évanouit, parfois elle fait des courts comas. J’ai bien peur que vous ne reconnaissiez plus votre fille… »