Alors voila une petite introduction. Hum, hum :
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23 janv. 2011

Le chapitre 6 de la famille Killit !

6-Le couple paternel français, ou comment être riches, psychorigides et anti-communistes


Rose était hébétée. La maison parentale avait beaucoup changé. La petite maisonnette de banlieue s’était transformée en manoir français. Des gigantesques baies vitrées avaient  remplacé les petits carreaux de plusieurs couleurs. Son regard se porta sur le salon dans lequel elle se trouvait, elle et ses parents. L’opulence et la richesse y régnaient en maîtres. Des centaines de fleurs ornaient tous les côtés de la pièce. Murs, tables, rebords de meuble, vitrines… Tout était fleuri. Des lilas aux orchidées, en passant par la glycine, les roses et les lys, toute fleur avait son mètre carré à elle seule. Sa mère était habillée d’une robe mauve. Malgré le dégout de Rose pour cette couleur, elle ne put s’empêcher de remarquer la beauté et la finesse de celle-ci. Des tissus somptueux et une coupe fine et élégante… Jamais elle ne pourrait s’offrir une telle merveille. De plus, sa mère portait des bijoux magnifiques et une écharpe en soie fine. Son père, sobre, comme toujours, portait un smoking et une cravate rouge. Son crâne dégarni luisait à la lumière du lustre en cristal. Ses parents s’étaient installés devant elle. Ils avaient tant changés. Ils étaient ridés, vieux, cernés et creusés. Ils la regardaient avec une hautaineté insupportable. Ils se savaient supérieurs à elle. Ils faisaient non de la tête avec un air désespéré. Comme si leur visage annonçait clairement : « Qu’a-t-elle encore fait ? »
Elle annonça, pour débuter la conversation :
« Je suis désolé de vous envahir comme cela. »
La mère de Rose, Iris, remit son écharpe en place. Elle lui sourit. Une sourire faux.
« Mais non mon amour, mais non. Pourquoi  es-tu là au fait ?
-James…
-Ha ! Ce communiste du dimanche !, coupa François Deschamps.
-Père ! Je ne vous ai pas demandé votre avis !
-Continue Rose, répondit Iris.
-James a été arrêté par la police. Sa mère a été blessée, elle avait une balle dans le ventre.
-Seigneur… Pauvre James. Bref. Tu veux du thé ?
-Maman ! Je t’annonce que mon mari est en prison et que ma belle-mère est mourante et tu me demande si je veux du thé ! »
Iris se leva soudainement, la haine dans les yeux :
« On ne crie pas dans ma maison, Rose. Du thé oui ou non ?!
-Non merci Mère.
-Bien, répondit Iris, en époussetant des peluches invisibles sur sa si belle robe, mais… Nous pensions, ma Rose, que tu allais épouser un beau trèfle, pas un chardon ! »
Iris avait été fleuriste à Paris et avait continué son métier aux Etats-Unis, c’était la reine de la métaphore florale.
« Merci pour tes éclaircissement Mère. Je ne le savais pas du tout, annonça Rose, ironique.
-Rose ! Un peu de respect pour tes parents ! Nous t’accueillons et tu nous dénigre ! Ma pauvre fille ! Comment t’avons-nous éduqué !, s’énerva François.
-Avec opulence et billets verts. Pas avec ce que je voulais vraiment.
-Ce que tu voulais vraiment ?! Du sang ? Des morts ? Nous n’allons pas nous faire dicter notre comportement par notre fille !
-Je m’en doute. Mais vous auriez pu au moins accepter James à défaut d’accepter ma passion.
-Non. Hors de question. Sa mère est une folle à lier, il n’a même pas de père, lâcha François.
-Enfin ! Soyez plus ouvert ! Vous vouliez me marier avec qui ? Un gosse de riche ? Un médecin ?
-Avec tout le monde sauf un BATARD ! hurla Iris. »
Iris mit la tête dans son opulent bouquet de lilas et sentit, respira à l’intérieur. L’odeur sucrée lui monta au cerveau ce qui eut l’effet de la calmer immédiatement.
« Tu ne peux pas t’empêcher de mettre le boucan partout où tu passes ma fille. Mais cela fait, nous n’avons jamais vu tes enfants. Rien que pour cela, reste ici.
-Si vous les connaissiez, vous m’auriez déjà viré de cette maison. Marmonna Rose. »

Evangeline l’avait décidé. Elle allait fouiller cette maison. Bob s’était endormi comme une masse sur son lit à baldaquin, dans sa chambre, dans l’aile droite de la maison. Comme si ses grands-parents avaient toujours des invités. Evangeline soupira. Ils n’étaient visiblement pas mieux que Pernilla. Ils étaient l’extrême inverse même. Pernilla était la personne la plus originale que connaissait Eva, le couple Deschamps était les plus carrés que le monde avait connu. De plus, ils étaient psychorigides, ce qui s’était expliqué dès leur arrivée. Ils leur avaient ouvert la porte à contrecœur et Iris avait lâché, la mort dans l’âme : « Ce n’était pas prévu. » Sans blague ! S’ils avaient pu les prévenir il y a trois mois, c’est qu’il n’y aurait surement pas eu de problème ! Evangeline sortit donc de sa chambre attitrée, juxtaposant celle de son frère, et commença à marcher le long des couloirs gigantesques. Des tableaux inspirant luxe et richesse recouvraient entièrement les murs. Mais Evangeline s’en moquait, ce qu’elle cherchait, c’était tout autre chose : des photos de sa mère. Elle parcourait les chambres et les couloirs avec la discrétion d’un insecte et l’agilité d’un chat. Après avoir traversé l’aile droite du manoir, elle décida de monter au grenier. Si le couple français voulait cacher des objets leur rappelant leur fille, ce serait bien là-haut. Elle monta les marches aussi discrètement qu’elle le pu. Malheureusement, celles-ci n’avaient pas du être beaucoup empruntées. Elles faisaient autant de bruit qu’une truie que l’on égorgeait.  Elle ouvrit une porte qui grinçait énormément elle aussi. Un drôle de spectacle l’attendait. Des peluches, des jouets, des objets pour enfants. Mais tous ceux-ci étaient destinés à un garçon, non à Rose. Evangeline arqua un sourcil, elle trouva seulement quelque petites poupées et une dizaine de photos de Rose. Elle s’approcha d’un album photo. Aucune photo n’était à l’intérieur. Elle souffla sur la couverture de celui-ci. Une vague de poussière inonda le grenier.  Après s’être estompé le titre se découvrit. Le titre, ou plutôt une note manuscrite : A notre bébé. Tu as été le seul que nous avons toujours aimé. …
Malheureusement, la suite avait été effacée. Evangeline soupira encore une fois : un mystère irrésolu. Mais elle fut ragaillardie par une lettre d’Iris insérée dans un album, vierge encore une fois…

Iris tiqua :
« D’ailleurs où sont-ils tes enfants ? Encore dans leur chambre ?
-Je n’en sais rien Mère. Je n’ai pas un GPS sur moi, d’autant plus qu’il me faudrait un guide pour aller les chercher.
-Garde tes sarcasmes pour toi Rose, la sermonna Iris.
-J’entend du bruit dans le grenier François, chuchota Iris, nous l’avons fait dératiser il n’y a pas si longtemps pourtant.
-Oh mais ce n’est pas des rats Mère.
-Non ! Pas ça !, hurla François, pas le grenier ! »
Le couple Deschamps coururent au grenier. Le temps de parcourir un long couloir, de monter les escaliers et d’ouvrir la porte. Evangeline avait déjà eu le temps de créer une mise en scène. Lorsqu’ils entrèrent, suivis de Rose, les lumières étaient toutes allumées. Evangeline était assise sur un fauteuil, dos aux arrivants. Elle leur parla dans cette position :
« Il s’appelait Paul, n’est-ce pas ?, questionna-t-elle.
-De quoi parlez-vous, jeune fille ? répondit François, anxieux.
-Paul… Paul Deschamps. Ca sonne bien comme nom. Dommage pour vous… Votre bébé… Votre cher bébé… se lamenta Eva.
-Cela ne sert plus à rien de nier François. Autant tout dire mon chéri, la coupa Iris.
-Non ! Nous lui avions promis ! Nous n’avons pas le droit de lui faire ça !
-Mais enfin ! Nous avons fait une promesse à un bébé, François !
-STOP ! De quoi parlez-vous à la fin ! Que quelqu’un m’explique !, hurla Rose.
-Bon, écoute, Rose. Avant toi, nous avons eu un autre enfant, se confessa François.
-Quoi ?
-Oui. Depuis que nous sommes ensemble, François et moi voulions un garçon. Lors de mon premier accouchement, miracle, c’en était un : Paul. Nous nous croyions bénis des dieux. Nous réussissions dans la vie et nous avions Paul.  Mais un jour, tout bascula, le jour où nous apprîmes que tu allais naître. En effet, l’état de Paul, qui était malade, s’aggrava, et ton père perdit son boulot à cause d’une faute professionnelle. C’est alors à ce moment que nous décidâmes de partir vers l’Amérique, vers les Etats-Unis plus précisément. Mais… Paul ne survécut pas au voyage. Tu n’avais même pas un an, c’est normal que tu ne t’en souviennes pas.  Nous avions alors promis que l’on ne parlerait jamais à Paul, que cela resterait notre secret. Pour ne pas t’accabler, même si tout était de ta faut. Mais ta fille l’a découvert apparemment, annonça Iris, profondément méchante.
-De ma faute ? Comment ça de ma faute ?!
-Et ben oui, depuis que tu étais arrivée tout n’était plus que problèmes…
-Parce que l’argent, l’opulence, le luxe, la célébrité, les maisons grandioses comme celle dans laquelle nous sommes, ce n’est rien ?!
- Rien du tout. Nous noyions notre chagrin dans les jeux. Nous avons eu de la chance que ce chagrin nous porte chance, déclara François.
-Non. Même toi, tu n’es rien. Mais comme nous sommes généreux, nous t’avons élevé et c’est comme cela que tu nous remercie !,  s’emporta Iris.
-Rien… Du… Tout… Comment pouvez-vous dire une chose pareille !, cria Rose, au bord des larmes.
-Je me doutais bien qu’il y avait anguille sous roche. Mais à ce point ! Vous n’avez pas grand tact mes chers aïeuls, glissa Evangeline comme une vipère qui sort ses crocs envenimés.
-Tais-toi, sotte ! Tu n’as aucun respect, pas plus que ta mère !, cracha François.
-D’ailleurs, nous allons appeler la police, annonça fièrement Iris.
-Allez-y Mère-grand, allez-y, répliqua Eva, ironique, tandis qu’elle s’interposa entre la porte et le couple Deschamps.
-Pousse-toi petite, ordonna François, laisse-nous passer, c’est pour ton bien.
-Maman ?, questionna Eva, en direction de Rose.
-Vas-y, répondit Rose. »
Evangeline donna un coup de coude dans une côte de François qui s’évanouit aussi tôt.
« Seigneur ! François !, cria Iris.
-Il n’a rien Mère. Sauf que c’est ce qui va t’arriver si tu vas appeler la police. Alors nous allons descendre tous les quatre, Eva et toi vous allez porter Père. Puis nous irons dans votre chambre et nous vous enfermerons, c’est clair. Tout ceci en attendant que les affaires se tassent. C’est clair ?, posa Rose.
-Je suppose que je suis obligée. Allons-y alors. »
Evangeline et Iris portèrent donc François. Ce ne fut pas une tâche facile. François mesurait 1 mètre 80. Heureusement qu’Eva en faisait  un soixante-dix et qu’elle avait de la force dans les bras. Tous les quatre, comme une longue procession, traversèrent les couloirs dans un silence de mort. Une fois arrivés devant la suite parentale, Rose s’assura que les fenêtres ne pouvaient plus s’ouvrir et, après avoir placé François sur le lit, ferma la porte à double-tour.
« Nous vous apporterons votre repas à sept heures trente, cela vous convient, Mère-grand ?, questionna Evangeline, à travers la porte, un air moqueur dans la voix.
-Oui, grommela Iris. »
Eva se retourna vers Rose, leva les yeux au ciel et toutes deux repartirent vers le salon. Quand Rose aura raconté cela à James, un sourire éclaircira surement son visage. Rose s’installa dans un sofa moelleux, dans le salon de quatre vingt dix mètres carré, et annonça à sa fille :
« Sans rire. On a un manoir, et sans avoir déboursé un sous, la classe non ?
-Ouais. La classe à la Killit ! »













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